L’histoire de Claudine de Montesse est basée sur une histoire vraie qui se déroule au début du 20e siècle en France. Claudine est une enfant puis une jeune femme qui a l’apparence d’une femme mais qui se sent homme (on dirait aujourd’hui un transexuel. C'est d'ailleurs le terme employé par le psychiatre du manga à la fin).
On suit sa vie de son enfance en tant qu'enfant d’une fratrie de 4 dont les 3 autres sont des frères, jusqu’à l’âge adulte avec la difficulté de se faire accepter tel qu'elle est. Son objectif est de pouvoir vivre son mour passionnément et sincèrement quand bien même son objet d'amour est une femme. Et ça finit mal, dans l'incompréhension et la douleur...
C'est un manga très particulier par rapport à l'oeuvre de Riyoko car, ce n'est pas une histoire sentimentale avec l'ambiguïté des sexes, c'est un parcours de vie d'une personne homosexuelle. Le récit est fin, on sent le malaise chez Claudine, non pas par rapport à elle-même, mais par rapport aux autres (sa mère, son père, Cécilia, Selene aussi...). Mais Claudine n'est pas le seul parcours de vie d'une personne homosexuelle.
La seule qui la comprend, qui l'a considère comme un homme et qui l'aime profondément est la blonde Rosemarie. Mais, allez savoir pourquoi, Claudine aime les brunes et n'a jamais vu Rosemarie autrement que comme une connaissance (je n'irai même pas jusqu'à une amie). Et comme Claudine envers Selene, Rosemarie aimera Claudine même après sa mort. Le symbole est fort : Claudine se brûle la cervelle (cf. son suicide) et Rosemarie a le visage aussi brûlée (accident lors de la mort du père de Claudine). Rosemarie aime passionnément Claudine comme cette dernière a aimé les autres femmes de sa vie.
Cela finit tragiquement : Claudine met un ultimatum à Selene, la mettant en balance entre elle et son frère, comme sur un pied d'égalité. La conclusion semble qu'il n'y a pas d'égalité possible entre un homme complet et incomplet (termes du manga pour illustrer la violence du vécu), en tout cas pas à ce moment là. Selene choisissant André, le frère de Claudine, lui retirant/déniant à elle sa qualité d'homme, Claudine choisit le suicide. Quand à Rosemarie, elle se recueille sur la tombe de Claudine...
MERCI à FARIHA MATIA du groupe Facebook "Riyoko Ikeda Fansub Mexico" qui a traduit une partie d'une des encyclopédies dédiées à La Rose de Versailles et à l'oeuvre en général de Riyoko IKEDA. C'est elle qui a traduit la source d'inspiration de Riyoko IKEDA : elle s'est très fortement inspirée de "Claudine Anderson" dite C. A. dans le livre de Medard Boss intitulé en anglais (l'original est en allemand) :"Meaning and content of sexual perversion" > "3. A. 'Constitutional' Homosexual Woman", p. 125-130. Ce livre date de 1949 quand l'homosexualité est encore considérée comme une déviance sexuelle et une maladie psychiatrique (inscrite au DSM). Je vous mets ci-dessous les pages qui concernent Claudine Anderson que j'ai traduites à partir de la version anglaise disponible sur archives.org.
cf. dans Thèmes > l'ambiguité entre sexes > topo sur Claudine
Voici la traduction de "Claudine!" qui est construite en 3 moments clés :
- Claudine / Maura : l'orientation sexuelle qui se fixe à l'adolescence
- Claudine / Cécilia : l'illusion de l'amour et d'être formée
- Claudine / Selene : l'amour et la désillusion