Le monde de Lady Oscar
Le monde de Lady Oscar

RIYOKO IKEDA

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Riyoko Ikeda naît le 18 décembre 1947 à Osaka, et suit des études de philosophie et de lettres.  Elle débute en tant que mangaka avec le groupe "les fleurs de 1947" dit aussi "les Magnifiques de 24" en référence à 1949 / année 24 de l'ère Showa qui est une date de naissance  moyenne de ce groupe. Ce groupe de jeunes femmes composées de Hagio Moto*, Oshima Yumiko, Takemiya Keiko, Yamagishi Riyoko et elle-même, ont permis aux femmes d'émerger sur la scène culturelle, de s'émanciper et de faire bouger les codes graphiques du manga par une mise en page où les personnages peuvent sortir des bulles, en ajoutant de nombreux signes "onomatopéens", etc. Bref, elles révolutionnent le traditionnel manga dans sa forme notamment !

 

Concernant l'amitié de Riyoko Ikeda et de Moto Hagio, on notera des similitudes entre "La Fenêtre d'Orphée" et le "Coeur de Thomas" (école catholique allemande pour garçons, des familles toxiques, un Ernest proche d'un Ante, la fenêtre de la "Tour d'Orphée" aussi maudite que la tour de l"Aile Jacob", un Klaus qui est le rebelle à l'instar d'Oscar, etc.).  Moto Hagio dit d'ailleurs dans une interview anglaise qu'elle a eu de la chance d'avoir ses amies mangaka à ses côtés au début (http://www.matt-thorn.com/shoujo_manga/hagio_interview.php). 

 

Passionnée par la Révolution Française, Riyoko IKEDA adopte une démarche historico-fictive. Pour cela, elle lie les événements historiques, avec une volonté  de mettre en lumière les  aspects politiques, à un récit fictif  pour d'une part coller  au genre du manga, et d'autre part pour toucher un  large public. C'est  ainsi qu'elle créé Berusaiyu no bara (La Rose de Versailles), un manga d'environ 2000 pages, qui devint plus populaire que ce qu'elle espérait, grâce à son histoire épique et aux sentiments amoureux mis en scène. Sa durée de publication fut de  82 semaines entre 1972 et 1973 dans le magazine Shukan Margaret, et une ré-édition  en 5 volumes de collection suivit ce succès.          

 

Berusaiyu no bara appartient au départ à la catégorie des Shojo (=manga pour filles), car Riyoko l'a crée dans  l'optique  de sensibiliser chaque jeunes filles japonaises, quelque soit leur âge,  à la culture française connue dans ses grandes grandes lignes et très appréciée au  Japon. De plus, si nous replaçons le contexte historique, le Japon vient de vivre son Mai 68 plus violemment et longtemps encore qu'en France. S'il se termine par des réformes en faveur de la société en France, il se termine par du terrorisme au Japon ce qui sape les fondement du mouvement étudiant de base. Riyoko IKEDA est étudiante à l'Université au moment de Mai 68 et elle ne peut pas ne pas avoir été concernée par ce phénomène social basé, entre autre, sur une demande de plus de droits pour les femmes jusqu'à une égalité homme-femme. Elle va d'ailleurs expliquer à plusieurs reprises, dans des interviews qu'elle donnera peu après le succès de La Rose de Versailles, qu'elle a voulu montrer des femmes fortes qui luttent pour leur liberté au sein de systèmes très conservateurs. 

 

 

Le succès fut donc au rendez-vous non seulement au Japon   mais par la suite aussi en Europe (France évidemment, Allemagne, Italie  et Espagne) puis en Amérique Latine (beaucoup plus qu'en Espagne  en fait)  ainsi que dans les pays anglophones plus tardivement du fait d'une sorte de main mise par les Comics.
       
Elle s'est ensuite concentrée sur sa carrière de chanteuse d'Opéra revenant à la musique qu'elle souhaitait pratiquer avant même le dessin.  Mais elle a été aussi mannequin vedette pour une publicité  d'un groupe de cosmétique (le groupe Shisheido). Elle est, visiblement, une touche à tout de succès !


Le 11 mars 2009, l'ambassadeur de France au Japon lui remet la Légion d'honneur pour son travail culturel, et notamment pour son manga dont est tiré Lady Oscar (http://www.ambafrance-jp.org/Remise-de-la-Legion-d-honneur-a,3402)

            
Son site officiel : http://www.ikeda-riyoko-pro.com/

Et la très belle expo consacrée à Riyoko IKEDA au Japon (2017)

 

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