Le monde de Lady Oscar
Le monde de Lady Oscar

Le marquis Léonid Yusupov, officier supérieur dans l’armée du Tsar

Présenté comme un être froid, son surnom militaire est «  l’épée de glace ». Toujours maître de lui-même, très grand stratège, pire ennemi - ou peu sans faut – des révolutionnaires russes dont Klaus/Alexei, il obéit sans faille au Tsar et à la famille Roumanov. Sa seule désobéissance est le refus de tuer Julius comme il en reçu l’ordre, ce qui peut s’entendre car l’ordre lui est donné alors que le Tsar a abdiqué.

 

Ainsi, par sa capacité d’analyse et d’actions, il anticipe les évènements et les plans des rebelles russes notamment lors de l’attaque de la ville de Moscou pour faire plier les révolutionnaires, en infiltrant son bras droit directement aux côtés d’Alexei, en organisant l’assassinat du puissant Raspoutine…. A chaque séquence, c’est comme un duel entre lui et Klaus : deux hommes convaincus qui ne lâcheront rien au nom de la Russie. Et c’est Klaus qui est systématiquement en difficulté. Il est d’ailleurs redevable à Leonid de sa vie (Leonid a demandé au Tsar de transmuer la peine capitale en déportation en Sibérie + Léonid lui tire dessus mais le blesse seulement au bras. Il finira quand même par décider de sa mort pour tenter de sauver la famille Roumanov).

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Au courant des secrets d’Etat (dont le secret des Alensmeier concernant une partie de la fortune du Tsar cachée par Alfred von Alensmeier), il ne recherche ni les honneurs, ni l’argent. Comme Robespierre dans Lady Oscar, on pourrait l’appeler « L’Incorruptible ». Dévoué jusqu’au bout à la famille impériale russe, il est le jouet de Raspoutine qui fait destituer son père de la gouvernance de Moscou puis ordonne son assassinat, il est sommé de divorcer de sa femme par le Tsar en personne, il perd l’amour de Julius, et finit dégradé de ses fonctions dans l’armée. Jamais il ne cille. Les seules larmes qu’il versera en silence sont à la mort de son père et lors de l’abdication du Tsar, se considérant comme ayant failli à sa tâche.

 

Et il récupérera beaucoup : son ex-femme avec l’alliance contre Raspoutine, la mort de Raspoutine, le commandement de son régiment, etc. sauf l’amour de Julius (puisqu’il ne l’a jamais eu !).

 

Bien que froid et maître de ses sentiments en toutes circonstances, c’est un homme qui, contre toute attente, comprend très bien les sentiments amoureux d’autrui et en est respectueux.

 

Ainsi :

  • il se tait devant les frasques d’Adèle, sa femme avec un parasite (Constantin),
  • il ne fera aucun reproche à Véra, sa sœur, qui a manqué de trahir les Yusupov et le Tsar par amour,
  • il laissera Ludmil, son frère, choisir sa propre voie même si c’est celle des révolutionnaire,
  • il tentera jusqu’au bout de protéger Julius (en lui révélant son identité, en lui rendant son papier et à l’a faisant reconduire en Allemagne)
  • puis de sauver Julius ET Klaus/Alexei (sachant qu’il n’obtiendra jamais l’amour de Julius et reconnaissant en Klaus un grand amoureux à sa façon de la patrie russe).

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Son amour pour Julius est beau et empreint de désintérêt. Silencieux, attentif, anticipatif aussi, il l’a comprend, la protège, la rassure (notamment lorsqu’elle vient dans son bureau alors qu’elle est perdue mentalement. Il lui installe un lit d’appoint, la recouvre, lui parle. Pourtant, il est en plein travaille et il sait que derrière sa crise de peur se cache le nom de Klaus qu’elle ne parvient pas à oublier entièrement). Il n’aura de cesse de l’entourer de soin et de prévenance, sans jamais en tirer avantage de manière déloyale. Oui Julius a perdu la mémoire, mais jamais Riyoko ne laisse entendre que Leonid en aurait profité pour l’attirer entièrement à lui (au lit). Certains pourraient s’offusquer, à l’instar du personnage fictif de Véra, qu’il ne lui dise pas la vérité pendant son amnésie, mais en même temps, n’est-ce pas ainsi qu’il l’a protège le mieux ?! Elle irait encore courir après Klaus enfermé au goulag en Sibérie et se mettre ainsi en grand danger. Lorsque Julius manque de mourir dans l’attentat qui le visait, il en est retourné à sa manière (intériorisation de ses sentiments).

 

Sa plus belle preuve d’amour est de lui rendre ses papiers et sa mémoire, et de lui permettre de retourner en Allemagne (finalement elle croisera la route de Klaus qui s’est échappé des prisons sibériennes).

 

Pourtant, Julius n’écoute pas et part retrouver Klaus. En dernier recours et par fidélité au Tsar (lui aussi est déchiré par le dilemme amour de sa patrie / amour d’une femme), Léonid manipule Julius pour faire assassiner Klaus. Et il y parvient. Il s’y résous et en demande silencieusement pardon à Julius. Il prévoit même de la mettre en sécurité en lui faisant repasser la frontière russe vers l’Allemagne. Jusqu’au bout, il l’aura aimé, choyé et sauvé de nombreuses fois.

 

Son suicide suite à son coup d’Etat manqué est un geste noble, non de lâcheté comme le pense Véra, mais pour parachever ce qu’il a toujours été : un serviteur du Tsar. D’ailleurs, son fidèle bras droit, le lieutenant Rotovsky, fera de même afin de suivre son chef dans la mort (il se suicide).

 

Leonid Yusupov est un être exceptionnel mais redoutable et incompris.

 

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