Manga traduit du japonais en 10 tomes paru aux édition Kana.
Très bien résumé pour les 10 premières pages uniquement et par ces termes "La vie d'An se trouve boulversée à la suite du divorce de ses parents et d'un déménagement à la campagne. Heureusement que Daigo, son nouveau voisin, l'aide à accepter sa nouvelle vie! Toutefois, An va découvrir que l'amour est à la fois précieux et fugace..."
Le Sablier se déroule sur de très nombreuses années, et on démarre avec An quand elle a 12-13 ans jusqu'à ses 26 ans où elle stabilise enfin sa vie après une errance interieure qui n'est pas sans rappeler nos problématiques modernes françaises.
Chaque passage de l'histoire se passe à une saison différente et c'est un morceau de vie qui se déroule, non pas sous nos yeux, mais avec nous, car nous sommes pris par cette histoire et sa résonnance dès le 1er volume. La construction de l'histoire basée sur l'impact de l'enfance dans le cheminement adulte est assis sur une connaisance de la psychologie certaine. Pourtant rien de moralistique où d'éducatif. Simplement une histoire qui aborde les sujets difficiles comme le suicide (Riyoko le fait dans Très Cher Frère), la peur de l'échec, l'anorexie et le mal-être, la perte de repères, la dépression, les souvenirs, l'espoir, l'amitié restreinte (An a peu d'amis)... sans toutefois verser dans le sombre ou le drama.
L'histoire se déroule sur les huit premiers volumes, les deux derniers étant constitués de chapitres supplémentaires centrés plus particulièrement sur certains personnages. Ils eclairent le passé ou donne une vision possible du futur.
Manga traduit du japonais en 10 tomes chez Kana
Suga (Mizuho de son prénom) est une lycéenne appréciée mais distante et maitresse d'elle-même, bridant ses sentiments par nature. Alors que sa scolarité se déroule sans incident ni coups de coeur amoureux, Haruka, une ancienne lycéenne de sa classe décède brusquement. Elle a 19 ans. Ses camarades de lycées se retrouvent pour son enterrement. Personne ne connaissait vraiment cette jeune fille trop discrète.
Mais qui était-elle ? Trois anciens étudiants vont se rassembler et chercher à percer le mystère qui entoure la vie de Haruka et sa fin tragique. Leurs propres doutes vont faire surface. Arriveront-ils à donner un sens à leur vie ?
Un peu moins crédible que Le Sablier mais bien construit car ponctués de photos-flashbacks sur ce que se rappelle Suga, l'histoire est complexe et entremêle les doutes de Yanai (un garçon) et Remi (une fille) avec des personnages plus énigmatiques comme Haruka ou Hikaru (un garçon).
Des thématiques fortes comme qu'est-ce qu'être une "bonne" mère/petite amie/amie... associés à la maladie en filigrane (bien qu'on y pense jamais - Haruka est morte d'un cancer), à la boulimie et l'image renvoyée à soi-même et à autrui (Remi - le volume 5 et 6 sont assez dur sur ce sujet et vont crescendo), l'amour (la seule qui semblerait avoir eu un amour adulte est Haruki alors que les autres sont en errance), les problèmes de comportement, la manipulation affective, l'avortement, la solitude, etc.
Le personnage de Remi est finalement central et combine tous les thèmes autour d'elle bien qu'elle ne soit pas officiellement le personnage principal. Le final est assez théâtral car on avait presque oublié un personnage qui lui, n'erre pas et sait où il/elle va (c'est assez glaçant d'ailleurs).
Un manga qui fait réflechir sans donner de leçons ou être moralisateur.
Dans cette version collector chez Dybex, les OAV ne sont pas tronquées (on voit même le mariage de Kenshin et de Tomoe).
La puissance de la trame, de la musique et des images est sublime. Himura (Kenshin) est un enfant puis un adulte qui n'a accès qu'au 1er degré de compréhension. Fermé à jamais à la perception des stratégies politiques, amoureuses et amicales, il est balloté aux grés des intrigues et des évènements historiques avec la force mortelle de sa technique à l'épée, son entêtement à vouloir un monde meilleur idéalisé, et finalement, causant la mort il entre en dissonnace cognitive.
Tomoe est prise entre son devoir et son syndrome de Stockholm et participera à forger ce que devient Kenshin.
Hiko, guerrier qui recueille Kenshin et en fait son disciple, lui apprend les techniques mortelles du sabre tout en ayant conscience que le monde va changer et que Kenshin n'a pas le mental pour décider lui-même de sa propre voie.
Les combats sont magnifiques, l'action est présente, l'émotion aussi.
Cet anime japonais non encore paru en France (comme d'habitude nous sommes les derniers) se déroule à la fin du Bakufu. Nous suivons les guerriers du Shinsengumi dans leur lutte et les espoirs à maintenir un régime qui les a élevé de paysans et de crèves la faim à des soldats reconnus et redoutés à une heure où le Japon change (avènement de l'ère Meiji). Associé à un mélange fictionnel qui ne dépareille pas l'Histoire et la trame, le dessin animé est bien construit, rapide, les scènes de combat ne sont pas atténués, les personnages sont beaux comme des dieux et ils ont chacun leur personnalité. Et le tout est assaisonné d'un peu de SF pour pimenter.
Moins porté à la réflexion, c'est un anime qui permet d'entrer ou de se rappeler l'histoire du Japon, et de suivre des personnages puissants et attachants qui ne lacheront rien même devant l'abandon et la traitrise de leurs "maîtres" qu'ils servent. Ils vont mourrir les uns après les autres pour ne pas oublier ce qu'ils ont été, pour ce qu'ils sont et ce qu'ils resteront toujours.
Hakuoki est construit en 2 saisons. La première est portée sur la montée et la gloire du Shinsegumi, et la seconde sur l'essai de s'adapter aux changements japonais et le déclin de ces guerriers qui, jusqu'au bout, resteront fidèles à l'ancien régime. Ils seront broyés.
.
.
Dessin paru en annexe d'un des volumes du manga "Les Chevaliers du Zodiaque" de Masami Kuromada (la version française originale - pas les dérivés comme Lost Canvas).
J'ai été fasciné par le portrait depuis que je l'ai découvert. Partie à Madrid quelques mois, je l'avais imprimé et emmené avec moi.
Au fin fond de mes collines où je n’ai la télé que par satellite et Internet par un réseau local encombré, je découvre une offre promo : la chaîne « Mangas » gratuite pendant un mois. Me voilà à me repaître tous les soirs de Goldorak et notamment de la saison 3 que nous n’avions jamais pu voir enfant, faute de diffusion. Et donc, d’acheter le coffret pour voir la suite quand la chaîne est redevenue cryptée…
Actarus est toujours aussi envoûtant mais qu’elle déception en voyant son comportement envers les femmes ! Et vas-y que je te gifle par-ci que tu sois ma sœur Phénicia, mon ombre amoureuse qu’est Vénusia ou une ennemie comme Alizée (et en plus elles lui disent merci).
Sinon, ce sont d’impitoyables traitresses, faites pour entraîner les hommes vers de mauvaises décisions comme Minas qui va trahir Véga. Heureusement que Minos se réveille et la fait plier ! Phénicia, avec son manque de fermeté d’esprit, a aussi failli trahir dans l’épisode 70. C’était sans compter la gifle d’Actarus qui lui a remis les idées en place. La secrétaire du professeur en Suisse (épisode 56) n’a pas pu résister à Véga et ment honteusement, ce qui manque d’arrêter le projet terrien d’alliance par l’observation de l’activité extraterrestre.
Cependant, Goldorak ne peut pas être résumé à un vulgaire dessin animé machiste. L’amour conventionnel (marié et consommé, ou flirt sans consommation !) et l’amitié font des miracles et sont la base du bonheur humain. Ainsi, la seule femme qui n’ait pas trahie volontairement (elle avait une puce électronique qui l’a contrôlait) est dans la saison 2 car elle est la femme officielle d’un gros balourd proche des habitants du ranch qui s’appelle Banta. Elle aimait son mari et cela a sauvé tout le monde. Tout comme Aphélie qui aimait Actarus va s’en souvenir et se sacrifier pour réparer son erreur. Ou encore Pollux (un homme pour illustrer l’amitié) qui a été conditionné mais va pouvoir s’échapper mentalement et reconnaître son ami d’enfance qu’est Actarus (qui l’a sauvé d’ailleurs parce que ce Prince sauve tout le monde : les hommes, les bêtes et aussi les femmes, ouf !). Pour remarque en passant : l’amitié dans Goldorak n’est pas mixte, cela n’existe pas et n’est même pas envisagé.
J’ai voulu vérifier mon impression de machisme voire même de violence concernant la valse des gifles et des propos secs voire humiliants d’Actarus afin de savoir si c’était mon esprit de femme qui s’emballait. En regardant sur le net, j’ai eu confirmation notamment sur deux excellents billets (dont http://doctorak-go.blogspot.fr/2012/12/les-10-choses-qui-font-de-goldorak-une.html). Je suis déçue de cette attitude et du message que cela véhicule, et pas plus réjouie de son comportement avec Alcor. Un dessin animé qu’il soit pour des enfants ou pour des ados est porteur d’une symbolique et vecteur d’identification. Go Nagai aurait pu garder pour lui sa vision archaïque sur ces points.
Les épisodes dont sont issus les images ci-dessous
Episode 23 « Le déluge des nouveaux mondes» : Vénusia ne sait pas encore qu’Actarus est le Prince d’Euphor, un extraterrestre. Manquant de mourir en chutant d’une falaise, Actarus métamorphosé la sauve. Vénusia ne le reconnait pas et à peur. Actarus la rassure en lui administrant une gifle magistrale qui la laisse sur le carreau.
Episode 63 « L’ours polaire » : Alizée, une ennemie, est capturée et transférée à l’infirmerie du Centre. A son réveil, Alcor crie fort pour qu’elle lui donne des infos. Actarus arrête Alcor et lui dit « Je te demande de garder ton sang-froid Alcor ». Tout le monde sort, reste seuls avec Alizée alitée Actarus et Phénicia. Actarus lui propose deux pilules de sédatifs. Alizée refuse. Le visage d’Actarus change et devient mauvais, il l’empoigne par l’encolure d’une main et la gifle de l’autre ! Phénicia est surprise mais ne dit rien. Alizée finit par le remercier et en tomber amoureuse. Et Actarus a le culot de dire à Alcor « gardes ton sang-froid » ?!!
Episode 70 « L’imposture » : Phénicia s’en prend une par Actarus pour avoir fait un mauvais rêve (elle a vu son père torturé par Minas) alors que lui l’a déjà fait et a résisté à l’illusion (il finit quand même par reconnaître qu’elle était trop petite pour se souvenir de la destruction d’Euphor et donc de la mort de leurs parents).
Je l'attendais impatiemment, bien qu'anxieuse au vu des critiques : beaucoup prétendait que le scénario était faible voire cousu de fils blancs, l'animation esthétiquement réussie mais créant une ambiance de dépressif et qu'enfin, heureusement qu'il y a l'Arcadia pour se rappeler qu'on est dans l'univers d'Albator.
Malgré tout cela, me voilà à parcourir 80 kms pour trouver une salle de cinéma le passant (et encore, pas la semaine de sa sortie!) en plein hiver et habitant dans le Morvan (= routes infectes). C'est vous dire ma motivation.
IL EST MAGNIFIQUE !
> Oui le scénario est complexe (mais pas cousu de fils blancs!),
> Oui Albator n'est pas un gentil et pour peu il nous tuait deux fois (ça ne casse même pas le mythe!),
> Oui l'atmosphère est sombre voire parfois glauque. Mais c'est toute la culpabilité d'un homme mythique qui fait exploser l'écran!
A son antipode, le jeune Yama, n'a aucune culpabilité quand il pourrait légitimement en avoir une. C'est donc un retournement d'opinions tous les quarts d'heure tellement il est perdu et sans repère (toutefois, les arguments que lui avance son frère sont logiques et j'aurais pu y croire si je n'étais pas attachée à Albator).
> Oui les images sont de la synthèse, mais l'ensemble est visuellement superbe et les personnages sont expressifs! C'est accrochant et humain !
On est loin de Lady Oscar et on est loin du manga original d'Albator. Oscar est quelque part parfaite en dehors du fait qu'elle boit et se bat de temps en temps. Albator est présenté ici comme un... pirate de l'espace, ce qu'il est. Il tue de sang-froid, il est peu amène, etc.
La belle Mimei est renversante et est plus proche d'Oscar dans sa narration et son parcours. Princesse fée du royaume de Nibelungen, elle est la dernière représentante de son peuple décimé. Les humains s'en sont servis pour leurs fins personnelles comme activateur de générateur de matière noire (création d'énergie mais aussi arme de destruction massive). Elle n'a pas eu le choix au départ, enrôlée comme les autres et, n'ayant plus nulle part où aller, elle a obéit. Aux côtés d'Albator, alors qu'elle ne le souhaitait pas, elle active le générateur une première fois à sa demande. Elle recommencera une seconde fois alors qu'elle ne le souhaitait pas vraiment. N'ayant toujours nulle part où aller, elle le suivra jusqu'au bout.
Comme Oscar, elle n'a pas pu choisir sa vie.
L'histoire est déroutante, les personnages hyper traumatisés, certaines scènes violentes psychologiquement et monstrueuses (au sens de "monstres"), des tranche de vie glauques (enfant abandonnique avec syndrome psychotique ; adolescent(e) en quête d'identité sexuelle ; enfant violée par un tiers ; adolescente avec un idéal parentale trop lourd et qui la conduit au suicide et l'autre qui devient pervers...), le tout dans un décor scolaire oscillant entre 2 réalités : celle du conscient (les cours) et celle de l'inconscient (ce qui se passe à l'infirmerie après les cours).
Tout au long du manga, l'auteure laisse des traces pour nous amener à comprendre le final. Il m'a fallu le relire deux fois pour comprendre les symboles (la lune noire, le visage de l'infirmière, la 1ère phrase du 1er tome, etc.). L'histoire se termine en coup de théâtre d'une certaine façon et c'est bien trouvé même si j'aurais aimé continuer à suivre l'histoire d'amour enfin aboutie.
Bref, bel découverte !
Quelques citations du manga :
"Excusez-moi... je n'ai pas pu me résoudre à m'aimer. Je le sais, d'autres ont des épreuves bien plus grandes à surmonter, mais l'importance du problème ne détermine en rien la réussite. Je n'ai simplement pas la force"
- Ohara in L'infirmerie après les cours (tome 6)
"Tu n'es pas capable d'asumer le rôle de femme. Mine de rien, elles se battent tous les jours. Nourrir les fantasmes, servir de sujet aux histoires salaces... elles sont perpétuellement salies. Dès leur naissance, elles y sont prédestinées mais elles vivent avec, en se débrouillant avec les hommes"
- L'infirmerie après les cours (tome 3)
"Il existe des choses qu'il faut saisir sur l'instant, sous peine de les perdre à tout jamais"
- Mashiro in L'infirmerie après les cours (tome 7)
"J'ai été si arrogante... mais au fond de moi, est-ce que je ne voulais pas me complaire dans mon rôle de victime? Parce qu'ainsi j'ai tous les droits d'être défigurée par la haine, agressive et cruelle"
- Kuréha in L'infirmerie après les cours (tome 7)
Ce manga de vampires n'a rien à voir avec les "Black Bird" et autres "Vampire Knight" même s'il y est souvent associé (à tort à mon avis). D'ailleurs, à la Japan Expo de 2009, il était présenté comme un thriller fantastique.
Toujours dans un univers à la fois ancré dans notre réalité et à la fois complètement barré et psychotiques, avec des scènes de monstrueux assez hard mais complètement justifiés, le manga est scotchant : quels choix vont faire les personnages? Pas une fois je n'ai réussi à anticiper leurs réactions correctement : le scénario est magnifiquement cisellé quelque soit l'aspect (romance, survie, mort, coopération, nature intrinsèque des vampires revisités en tant que parasite végétal...).
Setona Mizushiro met en scène des personnages violents dans leurs parcours de vie et dans leurs sentiments, flous dans leur identité (tous les personnages sont déchirés : Dimitri/Bradley, Azusa/Alice, Maximilien/Léo/Reiji, Koya avant/après l'accident, etc.), ambigüs dans leurs relations à l'autre, errant pour trouver la quête de sens avant la fin... mais la fin de quoi? Car vampires ou humains, il n'y a jamais de fin dans les oeuvres de Setona. Toujours une nouvelle possibilité se créée...