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Il apparaît dès les premières pages du manga, avec Isaac et le Directeur de l’Ecole Saint Sébastien. Proche du Directeur (il participe au recrutement, fait ce qu’il veut comme il veut, initie une bataille de boules de neige digne d’adolescents…), il jouit d’une reconnaissance totale de ses talents de musicien et de pédagogue au sein de l’Ecole mais aussi à l’extérieur. D’ailleurs, un certain nombre de personnages se demandent pourquoi il est resté enseigner dans cette Ecole d’Allemagne. Certes elle est prestigieuse, mais sans rayonnement international, alors qu’il aurait pu faire une grande carrière en tant qu’interprète.
D’autre part, son célibat interroge. Agréable au regard, intelligent, bien introduit en société, ayant un grand réseau notamment dans la Haute Société, il aurait pu aisément contracter un mariage intéressant. Maria Barbara von Alensmeier, la sœur aînée de Julius, est la première à attendre désespérément et silencieusement qu’il lui adresse un regard d’espoir. Elle-même garde son célibat pour cet amour qu’elle lui porte. Il fut son professeur de piano en cours particuliers quand elle était adolescente et depuis, elle n’a jamais pu l’oublier.
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Mais Wirklich n’est pas dans des relations amoureuses. A peine sait-on qu’il connut un très grand amour inoubliable quand il était lui-même étudiant à Ratisbonne et que, s’il reste dans cette ville, c’est pour avoir l’espoir de revoir sa bien-aimée volatilisée. Les seules relations qu’on lui connaisse c’est quand il fricote avec Maria Barbara par intérêt. Annelotte va essayer de semer la zizanie en l’embrassant par surprise, mais le moins que l’on puisse constater, c’est que cela lui a fortement déplut !
Son grand amour est la belle Kriemhild, une jeune femme à la chevelure d’or (comme Julius) qui lui dit s’appeler ainsi en référence à l’Opéra des Nibelungen. Il l’aperçu un jour qu’il était accoudé à la Fenêtre d’Orphée. Le coup de foudre est réciproque et Wirklich tombe éperdument amoureux. Mais la malédiction se met en marche et la belle Kriemhild disparait comme elle est apparut : subitement. Fou de chagrin, il décide de l’attendre.
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Mais Wirklich cache un secret. On ne le connaitra que de la bouche du Directeur de l’Ecole ce qui permet de comprendre la proximité des deux hommes. Wirklich sera mort à ce moment là. Né Ernest von Beringer, sa famille est accusée de haute trahison (espionnage pour la Russie ennemie) et elle est massacrée par les forces de Bismarck pour l’opinion populaire, par les von Alensmeier pour la vérité. C’est le père de Julius, Alfred von Alensmeier qui ordonne leur mort, un soir dans leur maison, car Théodore von Beringer, le père d’Ernest / Wirklich a découvert qu’Alfred travaillait pour la Russie. Avant d’être dénoncé, Alfred l’accuse et fait assassiner toute sa famille pour s’assurer du silence.
Seul le petit Ernest et le fils d’un majordome, Jacob (que l’on retrouve serviteur chez les Alensmeier qui n’en savent rien) réchappent du massacre. Ils ont tous les deux 5 ans. Le Directeur de l’Ecole est le père d’Eléonore von Beringer, c’est-à-dire le grand-père d’Ernest. Mais pour venger la mort de sa fille bien-aimée, il se fait passer pour un bienfaiteur auprès d’Ernest, l’élève comme un enfant de cœur, lui donne une nouvelle identité (Herman Wirklich) et surtout : il lui transmet la haine et la vengeance de la famille Alensmeier. En ne découvrant pas ses liens familiaux, le Directeur prive Ernest / Wirklich de liens familiaux, renforce son sentiment de solitude et d’injustice et le mène a participer au complot contre la famille Alensmeier.
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C’est en s’attaquant par deux fois à Julius et en échouant que Wirklich commence à être ré-envahi par les souvenirs de sa tendre Kriemhild. Tout le physique de Julius lui rappelle son amour disparu et il ne peut aller au bout de ses deux tentatives d’assassinat (la jeter du haut de la Fenêtre d’Orphée puis la tuer avec une épée lors du Carnaval de Ratisbonne).
Il retrouve enfin sa Kriemhild sous les traits de Renate. Afin de ne plus la perdre, ils meurent ensemble en tombant de la Fenêtre d’Orphée alors qu’il tentait de la sauvée après avoir voulu la tuer (il ne l’a pas reconnu sur le champ).
Mais a-t-on jamais vraiment cru à la malignité de Wirklich ? Celle d’Annelotte ou du Dr Jahn ne fait aucun doute. On a plus de mal à adhérer à celle de ce personnage torturé et prisonnier d’une malédiction, attendant avec fidélité sa bien-aimée. Il est un personnage fort et victime à la fois (des Alensmeier et d’Orphée).