Dans Lady Oscar, il y a pas mal d'unions officielles : Rosalie/Bernard Châtelet, Jeanne et Nicolas de la Motte, Charlotte et le Duc (mariage qui ne se fera pas), etc. Le mariage est l'institution par excellence, même si l'adultère est monnaie courante au siècle des Lumières au sein de la noblesse.
Le mariage permet à cette époque :
- la continuation de la lignée,
- les échanges d'intérêts financiers (on dit "mariage de raison" pour signifier par intérêts économiques entre les familles : la dot, les échanges de terres, la rente, etc.),
- le respect de la morale chrétienne telle qu'elle est conçue à l'époque
Ex. de Marie-Antoinette et Louis XVI
= un mariage royal et organisé.
Comme beaucoup de mariages royaux, les enfants servent de monnaie d'échange à la politique du moment (pour le cas de Marie-Antoinette et de Louis XVI : mettre fin à la guerre de Trente ans entre l'Autriche et la France). On ne se rencontre pas avant, mais on échange des portraits.
L'épousée perd tous ses repères nationaux pour entrer dans son nouveau pays. Ca se passe plus ou moins bien, mais l'épousée n'a rien à dire, ni ne doit se plaindre : elle est reine et sa tâche principale est de donner un héritier mâle au trône (sous peine de se voir répudiée, la stérilité étant un motif pour l'Eglise catholique - pas dans la Bible).
Ex. de Jeanne et Nicolas de la Motte
= un mariage de truands !
Là encore c'est un mariage d'intérêts économiques mais avec apports financiers de l'exterieur : plumer la Reine ! Nicolas fait partie de la toute petite noblesse, Jeanne descend des Valois, la branche royale ayant régnée avant les Bourbon. Leur alliance est purement stratégique pour ce qui est de Jeanne. Pour Nicolas, il y avait peut-être de l'amour. Ces deux là vivent un peu comme nous aujourd'hui : liberté absolue pour chacun des 2, esprit d'entreprise, etc. Ils se sont mariés parce que le concubinage ne servaient pas leurs intérêts (Jeanne se faisant passer pour quelqu'un de bien, et quelqu'un de bien à cette époque est quelqu'un de marié).
Ex. de Charlotte de Polignac et le Duc
= un mariage arrangé
Charlotte est contrainte par sa mère de se marier à un vieux barbon libidineux qui pourra assurer la pérénité des finances des Polignac (nobles pauvres).
Mariage arrangé par intérêts uniquement, comme c'était encore fréquemment le cas à cette époque (on ne choisit pas son mari, mais son amant seulement une fois marié), Charlotte est effrayée. Très jeune et peu au fait de l'amour comme une très jeune adolescente qu'elle est (Elle a 11 ans), elle préfère le suicide pour ne pas perdre ses rêves et sortir d'une situation inextricable.
Ex. de de Diane de Soisson et du noble désargenté
= un (faux) mariage d'amour
A cette époque, la réputation de la noblesse en a prit un coup. Avant l'honneur, prime de plus en plus l'argent pour beaucoup. Les titres de noblesse s'achètent, on devient noble par la robe (= les magistrats comme Robespierre qui devienne de Robespierre), etc. Alors qu'il était honteux pour un noble de faire du commerce, beaucoup s'y lancent avec plus ou moins de succès (ex. les actions dans la Compagnies des Indes) ou Beaumarchais vendant des armes aux américains, etc.
La noblesse désargentée revendique aussi le prestige de la grande noblesse et au 18e siècle une mésalliance s'observe de plus en plus alors qu'elle était quasiment impensable un siècle avant (être noble et se marier avec quelqu'un qui ne l'est pas). De nombreux bourgeois "vendent" leurs filles avec des dots considérables à des nobles en quête d'argent. Clairement, la jeune fille sait qu'elle est épousée pour son argent. Quel romantisme ! A l'inverse, des bourgeois tentent de se marier avec des femmes de la noblesse désargentées en se targant de leur fortune. Diane en a fait les frais. De toute petite noblesse (peut-être même une noblesse achetée) elle se fait séduire par un noble ayant ses quartiers de noblesse mais désargenté. Ce qui aurait pu être une belle union d'amour devient une tragédie devant la cupidité de ce noble qui préfère une bourgeoise riche !